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04/06/2021
Il y avait dans la bande annonce une poésie qui m'a embarqué et c'est tout naturellement que je me suis retrouvé avec le personnage principal, brinquebalé dans un taxi direction le Haut-Karabagh. Le film nous met dans les pas de cet auditeur venu donner un avis sur l'ouverture de cet aéroport, routine classique pour lui qui doit être habitué à la pression mise par les différentes parties prenantes pour que la décision soit rapide ET favorable.

Tout bascule lorsque la situation géopolitique s'éclaire : l'ouverture ou non de cet aéroport n'aura pas uniquement des conséquences économique, il y aura des conséquences géopolitique importantes puisque l'on compte sur cette infrastructure pour exister aux yeux du monde. Très rapidement, nous comprenons l'impasse dans laquelle se trouve l'auditeur : si l'on suit les règles, il n'y a aucune chance que l'avis soit favorable... mais doit-on faire exception à la règle ?

Les appels du pied du responsable de l'aéroport, la présence de journalistes très intéressés par l'évolution de l'audit, la vue de ce pays à travers les yeux d'un petit garçon qui vend de l'eau pour survivre.. tout est fait pour nous mettre dans la peau d'Alain et pour que l'on se demande quelle décision est "juste". Il est tentant de fermer les yeux et de ne faire que son travail... surtout quand les raisons pour justifier un "feu rouge" sont évidentes et solides. Il est tentant de croire que l'on a plus de pouvoir que ce que l'on voudrait, ce que vient rappeler subtilement un petit coup de fil de son supérieur dans la seconde partie du film.

Pas de grandes actions, uniquement des petites scènes qui font avancer, lentement, le récit. On a parfois l'impression de voir le tableau d'un impressionniste se créer sous nos yeux, laissant le temps pour s'interroger sur ce pays où l'on croit aux vertues magiques de l'eau d'une source, ou l'on rêve de faire atterrir des avions ce qui donne une belle séquence dans la tour de contrôle... La solution viendra-t-elle de l'extérieur ? Là encore, le scénario est fin et il touche juste en déportant le problème, en rappelant que les premiers concernés sont les habitants eux même et les enfants qui feront le futur de ce pays.

En choisissant de faire de son personnage principal un témoin plutôt qu'un héros le film touche juste. On pourra lui reprocher des longueurs, un rythme indolent et sûrement de nombreux autres défauts mais je me suis laissé embarquer dans cette histoire qui donne envie de voir à la fin si elle est inspirée d'une histoire vraie (pour ne rien divulgacher, je vous laisse voir ici si cela vous intéresse : INFO ).

Bref, ce film ne sera pas dans le top10 de l'année mais il y a de fortes chances pour qu'il soit dans le top20 (si les cinéma restent ouvert suffisamment longtemps puisque nous avons été bien sevré en ce début d'année avec leur fermeture pour cause de CoviD19).  
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